The gargouille game

The gargouille game
Ils sont jeunes, immortels, abîmés, mauvais, carnassiers et plein de vices. Bienvenue du côté des méchants, face à des perso détestablement attirant qui viennent de mettre au monde un nouveau jeu diabolique...

samedi 9 novembre 2013

Extraits chapitre 3 et 4

— J’ai la dalle Sile, fit-il en s’affalant sur mon canap’.
— C’est cool.
— Allez quoi, on va pas attendre que l‘un de nous réussisse ce pari à la con pour pouvoir re-bouffer ?
— Hum… Rencontrerais tu quelques embuches avec blondie, mon frère ?
— Non.
Au vues de la grosse veine qui martelait sa tempe, j’en conclu le contraire.
— Elle est plus coriace que prévu, m’avoua-t-il alors.
Sans surprise, il eut néanmoins vite fait de détourner le sujet.
— Qu’est ce tu gribouille encore ?
— C’est un flocon de neige, errant dans la tempête.
— Noir ? T’a jamais vu la neige ou quoi ?
Son caractère de mâle dominant refusait de s’abaisser à la faiblesse de l’échec, surtout devant moi. Son auto-estime à vif, il venait renverser sa colère sur mon chef d’œuvre.
— Tu vois Gabe, ta remarque débile ne fait que confirmer le fossé entre mon génie, et ta débilité profonde…

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La peau nue et mate de mon frère était maculée de sang séché. Les tatouages divers et variés qui parcouraient son corps, bavaient des trainées noirâtres qui s’effritaient. La pin-up rétro et ringarde dessinée sur son cœur avait la tête enfouit sous un nuage de crasse. Seules ses stupides jambes effilées en ressortaient ; s’en était presque de l’art.
Comme je m’en doutais, mon estomac commençait déjà à marmonner. Pourtant, si je gardais ce diner, j’aurais la paix avec moi-même pour une bonne semaine. Je me forçai donc à l’ignorer et commençai à démêler ma tignasse rebelle. Terre, caillots, feuille mortes ; débris humains et sauvage se livraient combats dans mes boucles brunes.
J’entendis alors ma porte fenêtre coulisser. Je reconnu le chuintement des ailes de Gabe briser le silence de ce lendemain noir comme je les hais. Il était parti, enfin.

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Moi, j’avais rendez-vous. Paul X m’attendait à son cabinet afin d’exercer ses mains expertes sur mon dos douloureux. Et quelles mains…

— Mlle Vayant ?
— Oui.
— A nous.
Niark niark niark. Je sentais l’étau de mon génie sadique se refermer sur mon pauvre mignon. Sa blouse blanche me cachait son corps mais son sourire était amplement suffisant. Ses cheveux bruns et courts me rappelaient ceux de Gabe, en plus net et mieux ajustés au niveau de la nuque et des oreilles. Lui il n’avait pas d’écarteur dévorant ses lobes. Il avait de parfaites petites oreilles à croquer. Il ne sentait pas non plus le gibier sauvage malgré qui soit bien la proie, et non le fauve. Je ravalai alors un élan de salive et suivis mon bellâtre dans son cabinet.


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Il m’indiqua le lit médical de la main. J’accrochai mon regard au sien mais il fuyait, déjà. A l’inverse, son cœur résista et s’emballa, lui. Alors je retirai mon pull de cachemire gris et laissa ses fibres électriser ma peau à leurs passage. Avec les crépitements, je perçus les rythmes vitaux du docteur Brunel réagir. Je vins donc poser mon séant sur sa table et attendis. Il se plaça face à moi et entreprit de me manipuler la nuque. Son torse s’offrait à mes sens. Son odeur divine de mâle dans la force de l’âge vint me chatouiller les narines. Je pouvais maintenant écouter le bercement de son sang couler dans ses veines, l’air entrer et sortir de ses poumons, et l’arôme de ses expirations me faire de l’œil.  Mon estomac gronda.
— Détendez-vous, m’ordonna-t-il. Ne vous retenez pas.
[i]C’est cela. Tu as bien de la chance que j’ai encore cette catin sur le ventre mon mignon. Manquerais plus que je la degobille sur toi d’ailleurs…[/i]

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— Je vous conseille de revenir me voir dans une semaine, histoire de vérifier tout ça !
— Très bien. Merci beaucoup en tout cas. Vos doigts ont fait des miracles on dirait. Je me sens déjà bien mieux. Je tuerais bien pour vous avoir sous la main h24.
Je vis le sang monter à ses joues et un sourire naitre sur ses lèvres.
— Et bien tout le plaisir était pour moi. A la semaine prochaine Mlle Vaillant.
[i]A bien plus tôt, Paul…

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