Sil épie Gabe qui essaye de courtiser Hélène au parc...
De
là, je pouvais maintenant profiter pleinement
de toute la scène, et bien qu'ayant raté le début, j'en cernais
très rapidement les enjeux...
—
Tu as tout qui joue
en ta faveur. Tu es jeune, intelligente, déterminée... Tu es belle
comme tout... Et tu as l'air comblée d'avoir fait certains choix. Je t’envie tu sais.
« Elle
est bonne, riche et goûteuse ouais, saleté de Gabe ! ».
J'ignorais
qu'il était capable de tant de tact, et de fourberie. La pucelle
aurait aimé disparaître. Ses joues habituellement rose bonbon étaient
maintenant de ma couleur préférée, rouge sang.
« A
croquer. »
— Merci...
Je ne sais que dire, je ne suis pas habituée à tant d'éloges...
bafouilla-t-elle en remuant le sol de ses petites ballerines de
danseuse.
—
Hélène tu es la
petite amie dont j'ai toujours rêvé.
« Mais
quel connard ! ».
—
Tu sais bien que je
ne suis pas libre, lui répondit Blondie en mettant ainsi fin au
couinement qui avait faillis me mettre à jour.
—
Oh oui, Paul...
C'est curieux quand même que tu ne m'en parle jamais...
—
Tu te trompe, il est
parfait, et je l'aime plus que tout au monde.
—
Et moi je tiens à
toi. Je peux t'offrir bien mieux Hélène !
«Bah
tiens, comme quoi ? »
—
Je regrette Gabriel
mais tu n'es pas du tout mon genre. Tu auras beau faire l'inventaire
de mes qualités cela ne te mènera nul part, au mieux tu obtiendra
mon amitié et crois moi, c'est loin d’être gagné !
« Bien
joué blondie ! Et vlan, mange ça Gabe ! »
Courroucée,
mademoiselle Desavoie reposa le chiot au sol et tourna les talons.
—
Bonne nuit ! lui hurla Gabe vexé et l'amour propre à vif.
Je
pouvais percevoir le sifflement qu'il retenait au fond de sa gorge
afin d’épargner les tympans de sa belle encore trop proche.
« Niark
niark niark »
— Je
t'emmerde Sil, grommela-t-il avant de poursuivre sa route vers la
sortie.
J'en
restais sans voix. Mon petit camouflage ne l'avait pas trompé une
seconde. Le voilà qui s'éloignait ainsi, son clébard aux pieds, et sans
même une petite bagarre... Mon Gabe s’éteignait à petits feu un
peu plus chaque jour. Il m'en fit presque pitié mais au moins
j'avais Blondie de mon côté. La pucelle ne lui faciliterait pas la
tache et mon frère était bien loin derrière moi ! Je
remporterais ce pari et j'aurais l'honneur de buter sa blonde. Ce
jour là m'apportera une double dose de plaisir ; un festin de
luxe et le bonheur de retrouver Gabe, rien que pour moi !
En
contre partie de ce moment carrément jouissif, je me souvins quand
même que mon mignon m'avait aussi filer entre les doigts.
« Et
merde ! »